La Ferme du halot en 1850
La Ferme Montagne en 1850
La Ferme de la Vigne en 1885
La Ferme de l’épinette en 1885 |
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Début XIXème
siècle, la ville revêt un manteau de verdure dont
le rythme est juste interrompu par routes et chemins, ruisseaux
et points d’eau, fermes et censes, et quelques habitations
éparses.
Certains de nos quartiers actuels gardent encore trace de cette époque à
travers leur nom : ainsi le nom patois
du saule a–t–il donné le quartier du Halot ; de la même
façon, le quartier de l’Epinette tire–t–il son
nom des haies d’épines que l’on plantait
à la limite du territoire.
Le paysage agricole prédominant se décline en
prés, comme au quartier du Pré de la Baille, en
terres, en pâtures, mais aussi en vergers, et en jardins,
potagers ou non ; des pépinières sont quant à
elles concentrées au Halot. Des pièces d’eau
agrémentent le paysage et pallient le déficit
hydrographique.
Ces espaces ruraux sont peu peuplés. L’habitat
se décline en trois grands types : le premier type que
l’on rencontre sont les censes ou grosses fermes, entourées
de fossés dont certains sont plus larges que d’autres
: ainsi les fermes du Fresnoy et Dubus, et celui de la ferme
du Halot qui a même des allures de douves (parcelle 1398
en 1850).
La majorité des quartiers en possède un exemple,
de forme plus ou moins carrée, à
cour fermée.
L’une d’entre elles sort du lot : c’est la
ferme Montagne dont les proportions imposantes lui ont valu
le rang de cense–manoir. Elle compte un jardin à l’intérieur
des fossés (parcelle 819 en 1827) et deux autres en dehors
(parcelles 817 et 824 en 1827), puis des vergers à proximité
(parcelles 812, 814,816 en 1827), avant les terres. Cette configuration
devait permettre aux habitants de résister à d’éventuels
assaillants.
Moins impressionnante, la ferme de la Vigne, quant à
elle, en est aussi un bel exemple. Entourée de terre,
on y accède par une allée plantée. Elle
comporte un abreuvoir et est entourée de larges fossés.
Un jardin certainement potager, deux pré–vergers et au–delà
des terres constituent l’environnement de la ferme.
Le deuxième type d’habitat est représenté
par des fermes plus modestes, toujours de forme plus ou moins
carrée, mais ne comportant pas de fossé ; elles
restent cependant nichées au milieu des cultures. D’autres,
plus nombreuses, peuvent être installées à
proximité les unes des autres le long de voies de circulation
: un bel exemple au Pont de Neuville sur la route de Tourcoing
à Courtray (aujourd’hui rue de l’Yser).
Un dernier type d’habitat apparaît le long des voies
de circulation : des petites maisons se concentrent ainsi sur
certains axes.
Ce paysage rural évolue peu entre 1827 et 1850. Par contre,
si la fin du XIXème siècle modifie peu le visage
de certains quartiers (par exemple la Ferme Montagne), en revanche,
elle apporte sa part de transformations : avec la croissance
démographique et l’essor industriel, les filatures
commencent à border les pâtures. Ainsi, en 1885,
la ferme de la Vigne a gardé sa configuration initiale
mais les terres avoisinantes ont laissé place à
une filature (parcelle 477), construite en 1884 par les frères
François et Edmond Masurel et comportant : une maison
de concierge (parcelle 470), un réfectoire (parcelle
471), une écurie (parcelle 472), une remise (parcelle
473), un bassin réfrigérant (parcelle 474), deux
magasins (parcelles 476, 479), un générateur (parcelle
475), et une machine à vapeur (parcelle 478).
Une ferme connaît une évolution particulière
: c’est la Ferme de la Bourgogne qui, sous l’influence
du maire Gustave Dron et
les bons auspices des Hospices, est transformée en laiterie
moderne à partir de 1904 afin d’assurer la production
d’un lait irréprochable destiné aux nourrissons
tourquennois. Cette ferme disparaît pour laisser place
à la Z.U.P. de la Bourgogne vers 1962/70.
L’essor de la ville entraîne la suppression des
fermes et des terres agricoles. Seules quelques fermes subsistent
encore, notamment celles de l’Epinette et de la Potente.
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