Les écoles académiques apparaissent en France à la
fin du XVIIIème siècle. Elles regroupent les écoles
municipales de dessin, d’architecture et de musique.
A cette époque, il est de bon ton de pratiquer l’une
de ces disciplines. Ces "arts d’agréments" doivent contribuer
à élever l’esprit et les sentiments humains.
En 1836, Tourcoing ouvre une première école académique
de dessin. Six ans plus tard, une section de musique
est créée. Enfin, en 1843, une classe d’architecture
est aménagée. Les cours de dessin et d’architecture
se font dans un local vétuste et inadapté, attenant
à un cabaret de la Place du Charbon (actuelle place
Charles et Albert Roussel). Pour la musique, les élèves
se réunissent dans la grande salle de l’Harmonie de
la rue des Orphelins. Afin d’attirer un large public,
les cours sont gratuits et se déroulent en fin de journée
et le dimanche matin. En principe, seuls les jeunes
âgés de dix à vingt ans sont admis, mais dans la pratique
les personnes plus âgées le sont également.
L’académie de dessin regroupe trente élèves en 1843
et cent trente sept en 1877, dont une vingtaine dans
la section de dessin industriel. Une classe élémentaire
dispense des leçons d’initiation. Le cours supérieur
réunit l’enseignement du dessin, de la peinture, de
la sculpture et de l’histoire de l’art. Chaque année,
deux mois avant la fin des cours, les élèves préparent
un projet personnel pour le concours annuel. A plusieurs
reprises, les élèves de l’académie de dessin se distinguent
par leur indiscipline. Ils malmènent le concierge, tracent
des graffitis sur les murs et fréquentent la buvette
de l’Hôtel des pompiers. Cela va si loin, qu’en 1852,
la commission de surveillance et de patronage des Ecoles
académiques de Tourcoing décide de suspendre les cours
pour toute l’année.
L’Académie d’architecture compte quarante trois inscrits
en 1877. La qualité de son enseignement est réputée.
Le Ministère de l’Instruction publique et des Beaux–Arts
encourage la nomination de nouveaux professeurs et distribue
des livres d’art aux meilleurs élèves.
A la même date, l’Académie de musique rassemble cinquante
élèves, répartis dans sept classes : première classe
de solfège, solfège et flte, clarinette et violon,
violoncelle et contrebasse, hautbois, cor et trompette,
trombone et basse.
Les élèves surnommés "médaillistes", parce qu’ils
ont remporté une médaille lors d’un concours de fin
d’année, tentent souvent l’examen d’entrée de l’Ecole
nationale des Beaux–Arts de Paris ou du Conservatoire
national de Paris.