Les expositions universelles de Londres en 1862 et
de Paris en 1867 mettent en relief le retard économique
de la France. La nécessité de se doter d’une main d’ouvre
qualifiée pousse le Ministère du commerce et de l’industrie
à développer l’enseignement professionnel. Un premier
pas est franchi en 1880 avec la loi sur l’enseignement
primaire complémentaire. Le 9 aot 1882, le Conseil municipal de Tourcoing décide
de créer un cours complémentaire à l’école primaire
de garçons de la rue de Gand. La salle du rez–de–chaussée
est transformée en atelier. Plusieurs instituteurs sont
nommés pour assurer les cours pratiques et théoriques.
La première promotion réunit trente et un élèves détenteurs
du certificat d’études. Le 26 avril 1886, une Ecole Primaire Supérieure succède
au cours complémentaire. En deux ans, les élèves reçoivent
un enseignement professionnel adapté aux besoins de
l’industrie locale. Trois nouvelles salles d’ajustage,
de menuiserie et de modelage sont aménagées. Le 15 novembre 1889, la ville de Tourcoing choisit
de donner le nom d’Institut Colbert à l’école primaire
supérieure et de faire graver ce titre en lettres d’or
sur le frontispice. L’année 1906 marque une étape décisive : une école
pratique de commerce et d’industrie vient se jumeler
à l’école primaire supérieure. L’établissement est placé
sous la double tutelle du Ministère du commerce et de
l’industrie et de l’instruction publique. D’importants
travaux d’agrandissements sont entrepris. Les deux petites
maisons des numéros 6 et 8 de la rue de Gand sont démolies.
L’Institut Colbert s’ouvre désormais sur la rue du Printemps
(actuelle rue Gabriel Péri). L’Ecole pratique de commerce
dispense des cours de correspondance commerciale, d’arithmétique
commerciale, de sténographie, de dactylographie et de
langues vivantes. L’Ecole pratique d’industrie regroupe
les sections de mécanique, forge, moulage, électricité,
ébénisterie, modelage, peignage, filature, tissage,
teinture. L’école primaire supérieure prépare désormais
les élèves aux concours de l’enseignement technique
et de l’administration. Enfin, les ouvriers de la métallurgie,
du bâtiment et du textile, ainsi que les professions
artisanales, peuvent suivre des cours de perfectionnement. L’Institut Colbert passe pour être une réalisation
exemplaire en matière d’enseignement technique. Son
caractère polyvalent est assurément un de ses points
fort. Pour promouvoir l’influence de l’établissement, Gustave Dron crée
une société municipale d’encouragement à la formation
professionnelle composée de notables locaux.