En 1879, lors de la première rentrée des classes, l’école
primaire de la rue du Dragon accueille deux cents jeunes
Tourquennoises. Dix ans plus tard, elles sont quatre
cents filles à fréquenter l’école. En 1830, à Tourcoing, seules 281 filles sur 1500 vont
à l’école. A ce moment, beaucoup de Français pensent
encore que les filles doivent rester à la maison, auprès
de leur mère à apprendre les soins du ménage. Dans les écoles, la mixité est en principe interdite.
Il a pourtant bien fallu s’adapter puisqu’il existe
très peu d’écoles primaires de filles. Dans certains
villages de France, pour ne pas mélanger garçons et
filles, la classe est séparée en deux par un long rideau.
Le maître enseigne tour à tour à gauche et à droite
de l’estrade. C’est en 1850 que le Ministre de l’Instruction Publique
FALLOUX oblige les communes à se doter d’écoles primaires
de filles. En 1880, à Tourcoing, la scolarisation des filles
est encore en retard sur celle des garçons. Sur un total
de 4 491 écoliers, elles ne sont que 1 980. La loi de
1882 sur l’enseignement obligatoire met un terme au
déséquilibre. A quelques exceptions près, les programmes scolaires
sont identiques. Les filles se livrent à des travaux
de couture. Avec une aiguille, elles reproduisent sur
un tissu carré l’ensemble des lettres de l'alphabet,