Après la première guerre mondiale, la reconstruction
et l’accélération de l’extension urbaine créent des besoins
urgents de logements. De plus, les couches moyennes désirent
accéder à plus de confort matériel. Mais ces exigences ne
sont pas comblées par les architectes qui sont plutôt portés
à la construction de logements de luxe.
Pour pallier ce problème, les pouvoirs publics essaient
de financer des logements modestes ; les visions de grandeur
de l’architecture publique vont cependant être freinées par
la crise de 1929. Celle–ci empêche aussi la standardisation
industrielle que préparait la modernité des matériaux (fer,
métal, verre) et qui apparaît comme une menace pour l’artisanat.
Un nouveau style se distingue dans les années 1920/1930 :
l’Art Déco. Celui–ci associe la fidélité à une tradition
d’élégance venue de l’Ancien Régime et une interprétation
géométrique des formes de la nature. Il affiche des lignes
droites, des couleurs franches et des pans coupés. Il touche
non seulement l’architecture mais aussi le mobilier et les
arts décoratifs. E. Ruhlmann, L. Süe, A. Mare, M. Dufrêne
et P. Follot en sont quelques représentants. A Tourcoing,
la rue Myron Herrick en est un bon exemple. D’autres tendances
se développent sous l’impulsion d’architectes avant–gardistes,
notamment le Style International. Celui–ci allie le fonctionnalisme
(la fonction détermine la forme) au rationalisme (priorité à la fonction et à la structure sur le traitement formel et
décoratif). Plusieurs architectes contribuent à ce mouvement,
dont Auguste Perret (utilisation exclusive du béton armé),
Robert Mallet–Stevens (géométrie des formes et raffinement
– villa Cavrois à Croix), et Le Corbusier (contrastes de volumes,
de formes, de lumière – la maison vue comme une "machine à
habiter" en accord avec une civilisation mécanicienne).
Deux maisons bourgeoises, boulevard de la Marne, architecte R. PECQUE, 1930. Plns façade et coupe, plan rdc.
Maison bourgeoise, rue de Mouvaux, 1930. Plan façade et coupe.
Immeuble, avenue Gustave Dron, architectes Maurice BATTEUR et Léon CHANDEZE, 1930. Plan façade
Maison, rue du Virolois, architecte R. PECQUE, 1930. Plans façade et coupe, plan rdc et 1er étage.