En 1870, à la suite de l’annexion de la Lorraine par l’Allemagne, Gustave Charpentier, alors âgé de dix ans, quitte sa région natale. Sa famille s’établit à Tourcoing, rue de la Malcense. Très vite le jeune Charpentier fréquente l’Académie de Musique de la ville. Il y obtient un premier prix de violon.
Employé à quinze ans au Peignage Lorthiois, il devient le professeur de violon de la famille du directeur. Ce dernier l’encourage à suivre les cours du conservatoire de Lille. Une nouvelle fois, Gustave Charpentier s’y distingue en remportant un premier prix de violon.
Ayant obtenu une bourse de la ville de Tourcoing, il s’en va poursuivre ses études à Paris. Elève du compositeur Massenet, Charpentier obtient pour sa cantate "Didon", la consécration suprême : le premier grand prix de Rome. Nous sommes en 1887. Le 26 juin, Tourcoing organise une fête majestueuse en son honneur. Accueilli à la gare par toutes les sociétés musicales et l’administration municipale, le héros local rejoint la mairie au milieu d’une foule impressionnante. Il y reçoit la médaille d’or de la ville. Le soir, un concert est donné sur une grande place égayée d’illuminations, pendant qu’un banquet est organisé en son honneur.
Quelques temps attiré par la politique et le Boulangisme, Gustave Charpentier compose toutes une série d’ouvres qui seront jouées sur les meilleures scènes parisiennes et provinciales. Parmi celles–ci, "Louise" est sans conteste la plus fameuse. Réalisé à la fin du siècle, cet opéra en quatre actes conte les aventures mouvementées d’une jeune couturière, fille de braves ouvriers. Pour l’amour d’un artiste et les lumières de Paris, Louise quitte le foyer familial.
