"Promener beaucoup, faire marcher les enfants qui le
peuvent, les faire courir et leur donner des mouvements
sans excès. Gronder rarement les enfants, ne jamais
les battre, agir avec la plus grande douceur. Coucher
l’enfant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre et toujours
la tête légèrement élevée.. Ne pas fermer complètement
les rideaux du berceau. Ne pas laisser l’enfant trop
longtemps assis dans la chaise, ni ailleurs." Extrait
du rapport de M. MASUREL–JONGLEZ pour la création des
crèches à Tourcoing, 17 février 1892. Avant que les crèches n’existent, les mères de famille
employées dans les manufactures avaient deux solutions
pour faire garder leur bébé. Soit elles le confiaient
à une nourrice, mais cela entraînait une dépense supplémentaire,
soit une voisine s’en occupait, mais elle pouvait être
négligente. Dans ces conditions, il n’était pas rare
que la jeune maman prenne son bébé à l’usine. Elle le
déposait alors près d’elle, dans une corbeille recouverte
de coton.La création des crèches permet donc de trouver une
solution idéale à la garde des petits. C’est aussi un
moyen efficace pour lutter contre la mortalité infantile,
due pour beaucoup à un manque de soins et d’hygiène. Le 17 février 1892, le docteur DRON, le futur maire,
propose la création de deux crèches à Tourcoing, une
rue des Poutrains, l’autre rue de Guisnes. La crèche de la rue des Poutrains peut recevoir quarante
bébés, âgés de quinze jours à trois ans. A l’exception
du dimanche, elle est ouverte tous les jours de 5h30
à 20h30. En arrivant le matin, le bébé reçoit des habits propres
et prend un bain. Le soir, les vêtements sont désinfectés.
Pour éviter les poux, les petits doivent avoir les cheveux
coupés très court. L’alimentation des bébés est réglée suivant leur âge
et leur tempérament. Ceux qui souffrent de malnutrition
bénéficient d’un régime exceptionnel. Un médecin visite tous les jours la crèche. Il ausculte
chaque enfant et inspecte les linges.