En 1879, Jules GREVY devient président de la République française. Les républicains, déjà majoritaires dans les deux chambres, contrôlent désormais tous les pouvoirs. Deux ans plus tard à Tourcoing, Victor HASSEBROUCQ, un républicain modéré, remporte les élections municipales. L’arrivée des républicains au pouvoir remet en question le régime du collège communal. Depuis plusieurs années, le rectorat critique le caractère excessivement religieux de l’enseignement. Au début de l’été 1881, un débat houleux s’engage au sein du Conseil municipal. La question de la prolongation du contrat qui lie le collège à la ville est à l’ordre du jour. Victor HASSEBROUCQ estime qu’il convient d’équilibrer le nombre des enseignants laïcs et religieux. Une commission spéciale est nommée pour établir un rapport détaillé, mais l’attitude intransigeante du recteur entraîne la rupture. Le 27 août 1881, décision est prise d’ouvrir un lycée. Dès lors, la guerre entre partisans de l’école libre et de l’école laïque est déclarée. La grande bourgeoisie tourquennoise y voit une atteinte à l’église et aux sentiments religieux de la population locale. Le 9 août 1882, Emile DUVILLIER, conseiller municipal de tendance conservatrice, expose ses idées. La presse locale le soutient et l’"Indicateur de Tourcoing" va même jusqu’à
comparer le lycée à une "oeuvre satanique" (12.08.1883). A l’occasion de la pose de la première pierre, le "Canard Tourquennois" édite un numéro spécial sur les "Pantins municipaux". Victor HASEBROUCQ est traité d’opportuniste. Son premier adjoint Louis LELOIR ne sait faire autre chose que de "ronfler au conseil".