• Un homme, une époque
  • Un Républicain engagé
  • Guérir est bien prévenir est mieux
  • Protéger la mère et le nourrisson
  • Eduquer et former l'enfant
  • Travail, sport et santé
  • Encadrer le travailleur
  • Assister les plus faibles
  • Exposition 1906
  • La guerre 14-18
  • Travail, sport et santé

    L'institut Orthopédique

    Institut orthopédique de Tourcoing, séance de suspension sur agrès, photographie, sans date.
    Archives municipales de Tourcoing, série Fi supplément.

    Dans les années 1920, le docteur Dron prend conscience que certains enfants présentent des malformations importantes de la colonne vertébrale. Ces déformations constituent un handicap à leur intégration dans le monde du travail. En 1923, il fait appel à un spécialiste roubaisien, le docteur Faidherbe, afin d’étudier et de mettre en œuvre les moyens susceptibles de remédier à cet état de fait. Dans un premier temps, tous les enfants signalés par le Dispensaire d’hygiène sociale se voient proposer, trois fois par semaine des cours de gymnastique corrective. Mais les résultats ne sont pas suffisants, car la rééducation physique intensive doit aller de pair avec un régime alimentaire adapté, le tout sans nuire au développement intellectuel de l’enfant.

    En 1926, Gustave Dron entreprend la création d’une institution spécialisée alliant soins multiples et éducation. En 1927, l’école orthopédique est ouverte rue de la Blanche Porte. Elle recrute ses élèves dans les 54 établissements primaires de la ville. Quatre classes sont créées. Elles bénéficient d’un équipement idéal : pupitres à élévation variable et sièges spéciaux à inclinaison adaptable. Une salle de gymnastique est équipée des agrès les plus modernes. Les enfants peuvent parallèlement  aux cours magistraux recevoir des soins hydrothérapiques ainsi que des massages. Plus contestable de nos jours, la cure d’"Hélioplage" consistant à soumettre les petits malades à de nombreuses expositions d’ultra-violets.

    La loi du 2 novembre 1892 sur le travail des femmes et des enfants.

    Durant la révolution industrielle, le travail des enfants prend des proportions jusqu’alors inconnues. Cette exploitation est, jusqu’à la fin du XIXème siècle, plutôt considérée comme une chose normale. Complémentaire du travail de l’adulte, il répond à une nécessité économique et sociale. À l’intérêt des industriels s'allie celui des parents ce qui crée entre les deux parties une sorte d’entente. C’est une composante importante de l’économie. Les premières lois en 1841 et 1874 n’ont d’autres buts que d’éviter les abus, mais pas de réduire ou de supprimer le travail des enfants. Il en va de même pour celui des femmes. Dans la loi de 1874 les femmes sont traitées pour la première fois comme des individus. Les travaux souterrains et le travail de nuit leur sont interdits. Les femmes mariées considérées comme une catégorie à part ne sont pas concernées seules les filles mineures, c’est-à-dire de 16 à 21 ans, sont prises en compte.

    Le gouvernement charge la Commission supérieure de la Chambre des députés de réfléchir sur une réforme de la loi de 1874. Placée sous la présidence de Richard Waddington, elle comprend, entre autre, Gustave Dron et Albert de Mun. Le projet de loi passe en première délibération le 5 juillet 1890, l’ensemble de ses 32 articles, cent fois amendés, ne sera promulgué que le 2 novembre 1892. L’âge d’admission au travail est fixé à treize ans. La journée de travail est limitée à dix heures pour les moins de seize ans et à onze heures pour les garçons jusque dix-huit ans, les jeunes filles et les femmes. Le travail de nuit leur est interdit. Gustave Dron juge qu’il y a trop de possibilités de dérogations dans cette loi et qu’elle existe sans pouvoir réellement être appliquée.

    Dès 1893, la loi est contestée par certains députés, dont Gustave Dron, qui déposent une nouvelle proposition « pour que la loi de 1892 n’aboutisse pas à une profonde désillusion dans le monde des travailleurs ». Ce nouveau texte veut fixer une même durée de travail pour tous les ouvriers et veiller à faire respecter et rendre effective l’interdiction du travail de nuit pour les femmes et les enfants. Il faut attendre le 30 mars 1900 et la loi Millerand pour que la durée de la journée de travail soit fixée à 11 heures pour tous les travailleurs.

    L'assistance par le travail

    La République reconnaît le droit de tous les citoyens à l’instruction, au travail et à l’assistance. Pourtant les industriels n’embauchent pas les travailleurs handicapés ou trop âgés, jugés non rentables. Dès 1906, Gustave Dron et la commission des Hospices organisent des essais d’assistance par le travail. En récupérant les toiles ayant enveloppé la laine venant d’Australie, les vieillards valides peuvent confectionner des sacs pour le charbon ou le plâtre. Une fabrication de tressage d’osier est également mise en place. Cette expérience n’est pas concluante, elle n’est pas rentable et coûte cher aux Hospices.

    Gustave Dron propose alors la création d’un atelier mécanique de fabrication de meubles et de chaises en bois courbé. Le travail étant assuré essentiellement par des machines, il peut être  lucratif même avec un personnel handicapé. La force motrice nécessaire aux machines est fournie par les chaudières du sanatorium. De plus, la concurrence dans le secteur du mobilier est quasi inexistante dans la région.
    L’atelier débute son activité le 4 mars 1907.

    Marcoing

    Le 17 décembre 1922, à Marcoing, lors d’une conférence sur la Mutualité et ses avantages, Gustave Dron annonce la création de l’Union Mutuelle du canton, dont il prend la présidence lors de la première assemblée, le 11 mars 1923. Profitant de cette position, il prévoit la construction d'un préventorium, c’est-à-dire ici d’un établissement accueillant des enfants atteints de primo-infection tuberculine, de rachitisme et de déformations osseuses. L'opération est financée pour moitié par une subvention du Pari Mutuel, Gustave Dron étant président de la commission de répartition des fonds. L’autre moitié doit être fournie par les caisses de l’Union Mutuelle dans un délai de 3 ans. Malgré de réels efforts, cette dernière ne peut faire face. Sollicité, Gustave Dron a l’opportunité de trouver les sommes manquantes par le biais du legs Franck Buhl provenant d’un riche américain philanthrope.

    Les terrains soit 8 700 m2 sont achetés et la construction de deux grands pavillons débutent le 22 avril 1930. C’est l’architecte Maxime Sévin qui est chargé des plans et des élévations. Les travaux sont rapidement menés et Gustave Dron peut visiter le gros œuvre achevé avant son décès en août 1930. La poursuite du chantier, tel qu’il l’avait souhaité est délicate car l’argent manque. Maxime Sévin tient à mener à bien la construction et prend donc la relève du maire défunt. Les appuis politiques lui font défaut et on lui refuse les subventions. Il revoit donc ses plans à la baisse. La charge de ce projet s’avère trop lourde pour l’Union Mutuelle. Elle demande à Albert Inghels, maire de Tourcoing mais aussi président des Hospices de sa ville, que le préventorium soit intégré à son patrimoine et que la municipalité prenne en charge l’achèvement des travaux. L’établissement est inauguré le 10 mai 1939 en présence du nouveau maire Edmond Salembien, il peut accueillir 300 enfants. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est transformé en hôpital militaire français, puis allemand, en aérium public pour des cures médicales et enfin avant sa fermeture définitive, en 1994, en maison de retraite.

    Gymnastique

    Dans une France meurtrie par la défaite de 1870, les autorités se rendent compte que de nombreux jeunes gens n’ont pas les aptitudes physiques nécessaires aux pratiques militaires. L’enseignement de la gymnastique est donc vivement encouragé et les sociétés sportives deviennent de plus en plus nombreuses.

    L’Union Sportive Tourquennoise de gymnastique et armes est créée en 1889. Elle voit deux de ses gymnastes triompher au championnat international d’Anvers et de Marseille en 1903. Gustave Dron accueille personnellement les gymnastes à leur retour du championnat de Marseille. Il obtient que les 32èmes fêtes fédérales de gymnastique de 1906 se déroulent en grande pompe à Tourcoing en présence du chef de l’État et du ministre des armées.

    Gustave Dron est un fervent partisan des bienfaits de la pratique de la gymnastique. Il est président d’honneur avec son ami le sénateur Auguste Potié de la Fédération des gymnastes du Nord - Pas-de-Calais. Sous son mandat, la ville va se doter de nombreuses installations sportives. Un gymnase - salle des fêtes est construit à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Jacques par l’architecte Maxime Sévin. Il est financé par le comité d’organisation de l’Exposition internationale des Industries textiles de Tourcoing de 1906. En effet, le 13 septembre 1905, le comité s’engage à faire exécuter cette construction pour le compte de la ville conformément aux plans et devis établis par la société des entrepreneurs de l’exposition. Et ce à condition de rétrocéder le bâtiment à la ville à prix coûtant. En échange, le comité dispose de l’immeuble quelques mois pour y présenter l’exposition des Beaux-Arts de 1906. Un stand de tir moderne est construit en 1905 près de la ferme de la Bourgogne.

    La natation

    Piscine de Tourcoing, apprentissage de la natation, photographie, sans date.
    Archives municipales de Tourcoing, 2 Fi 5/118 .

    L’intérêt de la natation est régulièrement affirmé dans la plupart des programmes d’éducation. Il est considéré comme bénéfique dès la fin du XVIIIème siècle, en particulier en raison de ses bienfaits pour l’hygiène et la santé. Cependant, son enseignement reste longtemps un vœu pieux en raison du manque de personnel qualifié, du peu de formation des instituteurs et de l’insuffisance d’établissements (la France accusera longtemps un retard criant dans ce domaine).

    La piscine de l’établissement de bains est ouverte en 1904. Le bassin mesure cinquante mètres de long sur dix de large. Cette même année, Paul Beulque crée le club de natation et de water-polo des "Enfants de Neptune de Tourcoing". Celui-ci, parallèlement à ses activités d’entraîneur, exerce également les fonctions de moniteur-chef de la piscine de Tourcoing. Grâce à Gustave Dron, la ville est pionnière dans l’enseignement de la natation qui est rendu obligatoire pour les élèves des écoles municipales dès 1911.

    L'enseignement de la nage s’effectue en deux parties : la première appelée aussi "natation sèche" permet l'apprentissage des mouvements de la brasse à l’extérieur de l’eau. Elle se déroule donc souvent en salle de classe ou en cour de récréation. La natation est alors considérée comme une activité de gymnastique élémentaire. Puis, lorsque les gestes sont parfaitement maîtrisés, vient une seconde phase, celle de l’application dans l’eau. Au moyen d’un appareil de suspension collective formé de câbles et de poulies les élèves sont maintenus à la surface de l’eau par une sangle, peu à peu la sangle est abaissée jusqu’à l’autonomie complète du nageur.

    Mentions légales - Archives Municipales de Tourcoing - Crédits - Partenaires