Les Carliers en 1850 
Le Château et la rue du Moulin Fagot en 1885
Les Trois Baudets en 1885
La Place de l’Hôtel de Ville en 1885 |
|
 Au XIXème siècle, un Tourquennois c’est un travailleur, que ce soit dans l’agriculture, le commerce, ou de plus en plus dans l’industrie, majoritairement textile. Mais un Tourquennois c’est aussi un joueur : les quartiers foisonnent de lieux de distractions et de loisirs.Ce sont des espaces dédiés aux jeux qui s’installent un peu partout, à la campagne ou en Centre Ville. Ainsi, en 1850, à l’angle du chemin des Carliers et de la future rue de la Fonderie, non loin de la ligne de chemin de fer, les enfants de M. F. Cospain sont propriétaires de plusieurs espaces dédiés aux jeux : jeu d’arbalète (parcelle 1293), jeu de boule (parcelle 1294), jeu d’arc (parcelle 1295). Ces lieux ne sont pas construits et démontrent bien que la bourle est largement pratiquée en plein air sur des pistes en terre. Au Chêne Houpline, on pratique aussi le jeu de boule, cette fois–ci dans un bâtiment réservé, à proximité d’une ferme reconvertie en huit logements. On peut supposer que les ouvriers agricoles ou du textile constituent une clientèle potentielle pour ce loisir à la campagne.
En Centre Ville, dès 1827, on ne peut manquer le quartier du Château. Depuis le début du XIXème siècle, c’est un endroit sympathique consacré aux loisirs : les lieux dédiés aux divertissements y sont en effet très nombreux. La famille Desnoulet est propriétaire en 1885 de divers espaces : salles de débits (1 porte cochère, 25 ouvertures ; 15 ouvertures ; parcelles 4483 et 4486), un tir (parcelle 4487), des jeux de boules (parcelle 4488), une salle de jeux (parcelle 4489), un pavillon ou l’antique guinguette (parcelle 4484), et des jardins (parcelles 4485 et 4490). A l’angle des rues du Château et de Renaix, elle possède également un jeu de boule (parcelle 4424) et une salle de combat de coq (parcelle 4426) : bon nombre de gallodromes se trouvaient ainsi fréquemment dans les cours d’estaminets.
La concurrence est forte dans le quartier puisque rue du Moulin Fagot est établie la Société du Cercle du Petit Château : en 1885, ses sociétaires peuvent profiter du cercle (parcelle 4357), de jeux de boules (parcelle 4358), d’une salle de musique (parcelle 4359), et d’un tir à l’arc (parcelle 4360). Sur le trottoir d’en face, on trouve aussi un jeu de boule et un tir à l’arc. Le quartier constitue ainsi à lui seul un véritable complexe de loisirs !
Ces espaces de jeux sont le plus souvent assortis de buvettes ou d’estaminets : par exemple, aux Phalempins, en 1885, dans un quartier assez dense, un cabaretier, M. Philippe Delesalle–Olivier propose à ses clients un espace de jeu d’arc.
Les aires de loisirs peuvent aussi être le fait de représentants du culte. Ainsi M. Dandonckaert Louis, Ducoulombier Charles, Ballois Auguste et Croissant, prêtres, sont co–propriétaires aux Trois Baudets (actuellement rues Colbert et A. Testelin) d’une salle de jeux de 24 ouvertures (parcelle 2478 en 1885). Cet ensemble doit servir les activités du patronage, autre type de loisir.
Enfin, en 1885, Tourcoing dispose désormais d’un espace dédié au théâtre : en effet, pour divertir le public tourquennois, M. G. Deschamps–Couvreur, directeur de théâtre à Roubaix, a fait construire un théâtre en bois sur la place de l’Hôtel de Ville, de 35 ouvertures (parcelle 2395bis). De constitution fragile ce lieu sera emporté par le vent quelques années plus tard. Que ce soit donc à la campagne ou surtout en ville, en plein air ou à
couvert, que ce soit du tir ou de la musique, dans un estaminet ou un patronage, les Tourquennois du XIXème siècle ont su s’aménager de multiples lieux de distractions. Souvent d’origine privée, ces initiatives sont aussi relayées par les autorités municipales afin de répondre aux besoins d’aménagement d’équipements publics.
|
