Comme toujours l’enseignement des filles suit celui
des garçons avec un temps de retard. Il faut attendre
1886 pour que soit ouvert un cours complémentaire à
l’intention des jeunes filles. C’est dans un local de
l’école primaire de filles de la rue des Orphelins qu’ont
lieu les classes. En 1898, le cours complémentaire est transformé en
école primaire supérieure. Une directrice et trois institutrices
adjointes sont nommées. 95 élèves suivent la formation. Le 23 aot 1907, la municipalité décide de créer une
école pratique de commerce et d’industrie de jeunes
filles : l’Institut Sévigné est né. Pour notre ville,
il s’agit là d’une "petite révolution dans la manière
dont on a jusqu’ici donné l’enseignement aux femmes".
L’établissement doit permettre aux jeunes tourquennoises
d’accéder aux professions les plus répandues, mais aussi
leur ouvrir des carrières qui jusqu’alors leur étaient
interdites. L’école s’installe rue des Ursulines, dans le même
bâtiment que le Collège de jeunes filles. Les détentrices du certificat
d’études primaire, les collégiennes, les apprenties
et les adultes peuvent s’y inscrire. Les études durent
trois ans. La section industrielle prépare aux métiers
de couturière, lingère, brodeuse, repasseuse, piqurière,
dessinatrice et modiste. La section commerciale accueille
les filles qui se destinent aux emplois de sténo–dactylographes,
secrétaires, aide–comptables et comptables. Il existe
également une section supérieure d’enseignement commercial
qui, en deux ans, prépare les élèves aux professions
de secrétaires ou de traductrices des grandes administrations.